Au Maroc, la norme voudrait que tous, hommes comme femmes, aient une conduite sexuelle exemplaire. Dans la mesure où la religion fait office de loi dans les pays maghrébins, apprendre que malgré tout les moeurs sexuelles marocaines ont évolué vers un libertinage est assez surprenant.
Les contraintes religieuses sont repoussées derrière des lignes qui permettent de se lâcher et d’explorer de nouveaux horizons et pratiques sexuelles.
Comment la société voit-elle ce libertinage très contradictoire avec les lois religieuses ? Comment les libertins sont-ils acceptés au Maroc ? Où aller au Maroc pour bénéficier de ces jeux délicieux, mais interdits ?
Le libertinage au Maroc.
Le verbe « libertiner » au Maroc ne fait sûrement pas partie du vocabulaire courant, mais certains individus ont quand même pu y appliquer une définition au sein de la société marocaine. Le mot en lui-même est tabou et est contre les préceptes de la religion. Cela ne l’empêche pas d’avoir bel et bien lieu.
Le libertinage n’a forcément pas rapport avec la perversion, car il est plus un mode de vie qu’une partie de la population que nous pouvons qualifier d’audacieuse mène avec assez de plaisir. Le profil spécifique pour libertiner n’existe pas, encore moins l’âge requis. En effet, on rencontre des libertins de tous bords, de tous sexes et de tous les âges.
Être un libertin signifie que vous vous autorisez à fréquenter en dehors de votre partenaire légitime d’autres personnes de tout sexe, et ce, des fois avec l’accord de votre conjoint. Ces rapports sexuels sont souvent consentis, avec tous les individus dans la confidence.
L’origine du libertinage naturel
On peut se demander d’où leur viennent ces envies pourtant proscrites. Apparemment, les livres et l’ennui sont les responsables. La littérature coquine est le meilleur terreau pour distiller dans les esprits marocains assez ouverts des idées qu’un traditionaliste considérerait de pervers.
Outre les livres, pour le marocain, la raison n’est rien d’autre que l’ennui sexuel. Avoir un partenaire qui ne fait pas la pluie et le beau temps au lit ou qui n’a aucune envie d’explorer de nouveaux horizons avec son partenaire est un bon moteur pour aller voir ailleurs. On peut se demander pourquoi ne pas simplement rompre ? Mais, c’est là que ça devient intéressant.
La plupart du temps, le libertin ne peut rompre parce qu’il est déjà engagé ou marié et au vu de la société et de la religion, le divorce n’est pas souvent envisageable. Toutefois, vous verrez des couples où le partenaire qui est la cause de ces envies peu orthodoxes reconnait son tort et permet à l’autre de voler dans les champs en toute quiétude, mais dans la discrétion.
Dans d’autres cas, les conjoints ont chacun envie de pimenter leur vie de couple en passant par l’exploration du monde extérieur. Cette envie peut conduire au fait que certains couples s’échangent leurs partenaires, et soyez sûr qu’ils en tirent comme avantage des liens d’amitié plus renforcés. Avec cet état de choses, de plus en plus de Marocains s’élancent vers ce monde plein d’interdits et de nouveautés pour relever du coup le goût de leur quotidien.
Quand certains méprisent ouvertement les lois qui ont toujours guidé des générations de Marocains et goûtent aux plaisirs charnels avec autant de délices que d’un bon plat raffiné, on pourrait croire que ce n’est rien d’autre qu’une pure folie alors que cela pourrait juste être les symptômes d’une vie sexuelle plus assumée.
Beaucoup néanmoins n’en sont pas encore là et préfèrent user de beaucoup de discrétion pour continuer ce mode de vie. Nous devons toutefois faire une nuance essentielle. Chez le Marocain lambda, le sexe et l’amour sont deux notions différentes. Ceci fait que le libertinage a si bon dos et correspond bien aux besoins sexuels de cette frange de la société.
Secret comme dans 007
Comme des agents secrets ou de jolies petites confréries secrètes, les habitués de cette pratique s’y adonnent avec le bon vieux téléphone arabe. Mais, les réseaux sociaux aussi jouent un énorme rôle, car ils hébergent des groupes créés pour offrir des plateformes aux initiés.
Ceux qu’on y rencontre ne sont seulement pas de tout genre, mais surtout avec des envies différentes les unes des autres : besoin de s’évader, de se distraire avec un autre que son partenaire ou de réaliser ses fantasmes les plus inavoués. Ce mode de vie peut avoir commencé assez tôt, bien avant le mariage et s’être épanoui après le mariage.
Tout doit se faire dans la discrétion absolue et avec la possibilité de créer de faux profils. Autant dire que ce n’est plus si difficile de nos jours !
Entre religion et besoins physiques
Le point de vue de chacun diffère quant à ce qu’il en pense. Pour certains, ce n’est pas contraire à la religion, et la culpabilité n’est pas ce qui les étouffe le plus. Pour d’autres, ce n’est pas très orthodoxe. Mais, quand le corps le réclame et qu’après avoir lutté pendant longtemps contre les préceptes de la religion et que rien n’y fit, alors il vaut mieux céder et prendre du plaisir.
La religion l’interdit, mais cela n’empêche pas les relations hors mariage d’avoir lieu et d’être même courantes. Avec le temps, on préfère fermer les yeux et laisser faire en jurant n’y voir que du feu. Au lieu d’en venir à les légaliser, autant les laisser dans l’ombre jouir des plaisirs de la chair !
Un dialogue houleux et interminable
Pourquoi ne pas reconnaitre que les jeunes qui prennent plus de temps pour se marier veulent goûter aux joies des relations sexuelles ? La réponse est simple : les conservateurs ne veulent en aucun cas changer ce qui est et préfèrent laisser place à l’hypocrisie. Mais, ce n’est pas au goût de tout le monde parce que de plus en plus de voix s’élèvent contre ces lois qui interdisent les relations extra-conjugales.
La frange de la société qui rêve de s’émanciper veut se mettre au grand jour sans risque ni peur d’être jugée pour donner libre cours à leurs fantasmes et pulsions. La loi qui condamne cette pratique est en effet assez lourde, car elle prévoit une peine de prison qui va d’un mois à un an. Eu égard au fait que la liberté sexuelle soit partie intégrante des libertés individuelles selon les lois internationales, il semble inacceptable qu’au Maroc, on puisse coucher avec qui on veut comme on veut. Mais, les garants de la morale marocaine ne l’entendent pas de cette oreille.
Pour eux, les porteurs des libertés individuelles à savoir l’occident sont décadents selon la morale marocaine. Le dialogue entre les deux parties mène souvent dans une impasse, qui ne fait que durer et rejeter l’inévitable toujours plus loin.
Pendant ce temps, les jeunes ne perdent pas le temps. La plupart d’entre eux feront de longues études et chercheront, surtout pour les hommes, à avoir une situation financière stable avant de se lancer dans des projets de mariage.
Durant ce laps de temps, ils ont soit le choix de pratiquer l’abstinence ou de goûter au fruit interdit trop tôt selon les parents, et ce, avec plus de partenaires que ne permette le coran. Les plus touchés par cette loi s’avèrent malheureusement et comme d’habitude être les femmes. Garder et protéger leur corps à l’image du temple divin au détriment des besoins de leur corps revient en vérité à les pousser dans la clandestinité sexuelle.
À vrai dire, convenons que cela ne les dérange plus outre mesure. Mais, les imams sont pour la plupart intransigeants. S’ils ferment hypocritement les yeux sur les dérives des hommes, ils n’ont que rarement de la compassion envers les femmes qui laissent exprimer leurs envies.
Les jeunes Marocains et l’amour
Quand on est jeune, on rêve d’amour. Et qui dit amour finit toujours par dire sexe. Il était plus facile avant de marier homme comme femme en bas âge pour préserver ce problème qui est devenu une épine dans le pied de toute une société. En ce qui concerne les hommes, auparavant, cela se passait quand ils dépassaient les bornes, mais avec les femmes, plus tôt elles sont mariées plus tôt elles font moins de vague.
Mais aujourd’hui, avec les études qui n’en finissent plus, l’économie qui n’est plus ce qu’elle était, autant dire que ce pari n’est pas gagné. On préfère fermer les yeux plutôt que de réprimer ce qui est impossible du point de vue social, économique et même humain. Dans le pire des cas, les filles s’adonnent à des pratiques qui font hurler les plus prudes. La fellation et la sodomie sont bien pires que la fornication au regard de la religion.
Certains, qu’ils soient hommes ou femmes, utilisent des sextoys pour se faire du bien. Le côté positif de la situation, c’est que le commerce des sex-toys est en grande expansion.
Un coup de main de la loi
Le sexe halal encore appelé masturbation est le plus recommandé selon la loi religieuse. Mais, la loi civile est assez rusée, ou plutôt elle aide assez bien les malheureux. L’option est assez bien : signez un document qui vous unit pour le meilleur et pour le pire, le temps de profiter des plaisirs de la chair. Dans un pays musulman comme le Maroc, même ceux pour qui les organisations se battent ne sont pas tous prêts à voir dans leur pays cette pratique reconnue par la loi. Il y a une grande différence entre accepter un état de choses et le voir légaliser.
L’avenir du libertinage au Maroc
Les murs sexuelles au Maroc ont beaucoup évolué, mais leur évolution est freinée par les lois religieuses. Dans un pays aussi fortement musulman, la norme veut une vie sexuelle dans le cadre du mariage. Mais, à bien y regarder, peut-être que les Marocains eux-mêmes ne sont pas encore prêts à briser ce carcan. Ils veulent conserver leur morale religieuse sans pour autant renoncer à leurs petits plaisirs de la chair qui sont néanmoins interdits.
La solution se trouve à la rencontre des deux points de vue. Cela ne sera pas difficile ni insurmontable, mais il faut dire que les moeurs sexuelles au Maroc ont encore beaucoup de chemin pour que chaque Marocain y trouve son bien-être.
Titulaire d’un diplôme de médecine, je m’intéresse à la santé et au bien-être. Mais à l’écoute de tout, je suis capable d’écrire et de discuter pendant des heures de beaucoup de sujets.